Jia Ai
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Date d'inscription : 08/08/2012

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MessageSujet: Notation Codage   Notation Codage Icon_minitimeSam 10 Jan - 12:23












31 octobre 2012

Cette nuit est une nuit de pleine lune. Mais pourquoi a-t-il fallu que ça tombe là, maintenant ? C'est comme si je venais de me prendre un claque en plein visage, comme une tornade que je me serais pris de plein fouet. Pourquoi n'y ai-je donc pas pensé ? Ma mère m'a pourtant prévenue de toujours regarder notre calendrier lunaire, sur lequel ma famille dépendait. Pourquoi a-t-il fallut que je l'oublie ce jour là ? Pourtant, même si je l'avais su avant, je sais que jamais je n'aurais pu refuser sa proposition. Jamais.

La porte s'ouvre, me retirant de mes pensées. Keira se penche vers moi et dépose un baiser sur ma joue. Souriante, je peux sentir qu'elle est aussi heureuse que moi que nous nous voyions. Je suis assez surpris qu'elle n'ait pas pris l'initiative de se déguiser. M'enfin, je ne me suis pas déguisé non plus, et nous ne sommes plus des enfants. Elle a mis un joli pull rouge et un jeans. Rien de plus.

"Je suis contente que tu aies finalement accepté, j'ai eu peur que tu ne pouvais pas venir, mes parents avaient déjà tout préparé ! me confia-t-elle en m'invitant à entrer avec un doux sourire.
- Je n'en doute pas ! répondis-je en humant les effluves qui se dégageaient de la cuisine, ça sent drôlement bon par ici !
- On va se régaler ! Ah, et regarde !" s'écria-t-elle en attrapant un serre tête posé sur le meuble derrière elle.

Keira m'adresse un sourire malicieux avant d'enfiler le serre tête sur sa chevelure brune. Elle commence doucement à rougir et me demande timidement :
- Je ne suis pas trop ridicule avec ces oreilles de chat ?
- Tu es tout à fait adorable petite panthère noire ! m'esclaffai-je.

On se met à table. Il y a une soupe de potiron et du poulet rôti, avec des pâtes. Keira m'adresse de temps à autre des regards, et même des sourires. Je trouve les parents de Keira très sympathiques. Même trop. Je aperçois parfois qu'ils s'échangent entre eux des regards complices, que je ne comprends pas. Quand la tarte de mûres arrive à table, j'ose enfin avouer tout bas à Keira.

" Il faut que je m'en aille, lui murmurai-je pour ne pas que ses parents m'entendent.
- Pourquoi ? Si tôt ? me demande-t-elle avec une mine déconfite.
- Je suis désolé, Keira, mais ma mère m'attend chez moi...
- Quoi ? Tu ne vas pas laisser ma fille seule pour Halloween tout de même ! s'indigne sa mère qui apparait derrière nous. Elle a dit non à toutes ses amies pour être avec toi !"

Keira donne un coup de coude à sa mère. Je commence à sentir de la culpabilité monter en moi. Mais pourquoi ai-je accepté de la voir ? Pourquoi n'ai-je pas annulé, comme c'était prévu ? Pourquoi y suis-je tout de même allé ? Je voudrais tellement revenir en arrière. Pourquoi suis-je si bête ? Pourquoi ?

" J'imagine que ma mère peut attendre" murmurai-je à Keira avec un sourire forcé.

Pourtant, j'ai tellement peur de la perdre, que tout ce rêve s'envole, que je gâche tout, et surtout que les rayons de la lune caressent ma peau. Cela me ferait transformer en un monstre. Et je ne tiens pas à ce que cela arrive. Oh non, ce serait la pire chose qui pourrait m'arriver. Je devrais être très vigilant.

A la fin du repas, les parents s'absentent un moment pour rendre visite à des amis. Keira attrape ma main et m'entraîne dans sa chambre. C'est une petite chambre, au papier peint blanc et rose, sur lequel est accrochée une multitude de photos d'elle et ses amies. Toujours souriante. Parfois elle faisait des grimaces, mais qu'elle était mignonne ! Je reste à côté de la porte, à contempler ses photos. Enfin, c'est surtout que je ne veux pas m'approcher de la fenêtre. Pas m'approcher des rayons de la lune. Pas m'approcher vers ma perte.

"Tu viens ? On va choisir notre film ! s'enquit-elle en me faisant un signe de la main.
- J'arrive..."

Je suis le mur à droite et j'arrive à côté de la fenêtre. Je tire le rideau. C'est mieux comme ça. Keira me regarde avec un sourire, le regard qui essaie de comprendre mon geste, mais qui laisse tomber en me proposant un film que j'accepte sans même réfléchir. Elle s'installe sur le lit et met le film en route avec la télécommande, en m'indiquant ma place sur son lit : juste à côté d'elle. Je m'y installe, en essayant de ne pas trop me coller à elle. Et puis, avec un sourire malicieux, je la taquine :
- Tu as peur ? Ne t'inquiète pas, je suis là.

Elle lève la tête vers moi et me sourit. Quelle sourire ! Je l'aime, je l'aime, je l'aime. Un sourire plein de douceur. Elle est comme une fleur qui éclot au matin. Dès les premières minutes du films, on sent cet atmosphère angoissant. On s'attend à ce qu'il va se passer quelque chose, mais rien. Pourtant, on le sait que ça va tout de même nous surprendre à un moment. Keira commence à se coller à moi. Moi ? Je ne cesse de la regarder. Je tourne le regard de temps à autre vers le film, histoire de repérer le fil du récit, mais la plupart du temps, je dois l'avouer, j'étais hypnotisé par sa beauté, elle était encore plus belle que la lune. Elle ne détache pas souvent son regard de la télé, mais de temps en temps elle fait un petit sursaut, puis se cache le visage entre ses mains. Comme j'avais envie de l'enlacer, la rassurer, la caresser ! Elle était si près de moi... Et puis à un moment, comme si elle m'avait entendu, c'est elle qui en prend l'initiative. Elle se colle à moi, le bras sur mon torse, elle s'accroche à mon épaule et enfouit son visage dans mon pull. Je rigole.

- Ne te moque pas de moi... me dit-elle en relevant légèrement la tête, juste assez pour que je vois son regard.
- Je ne me moque pas, je te trouve adorable.

A ce moment précis, je ne sais pas quelle force m'a guidé, mais j'ai déposé un long baiser sur son front. Mon coeur bat si vite, que j'ai le vertige. Elle me regarde avec ses yeux qui brillent, et tend son visage vers le mien, pour y déposer un baiser sur ma joue. Je lui réponds en lui en faisant un sur le nez. De plus en plus proche l'un de l'autre, je sens son souffle sur ma peau, je pourrais presque sentir son coeur battre tellement elle est proche de moi ! Mais comment lui dire au combien je l'aime ? Des simples baisers ne suffiraient pas à lui montrer tout ce que je ressens pour elle. Elle continue ce jeu avec moi, jusqu'au baiser final, que je prends l'initiative de donner. C'était tendre et doux, comme une marguerite qui fleurit au printemps.

Soudain, la porte s'ouvre. Sa mère entre dans la chambre. Elle nous sourit. Je sens Keira qui se crispe à côté de moi. Elle arrive à la fenêtre, tandis que son mari arrive à son tour dans la chambre... traînant un homme que je reconnais derrière lui : mon père. Horrifié, je me tourne vers Keira. Etait-ce un coup monté ? Avait-elle tout planifié avec ses parents pour nous avoir, moi et ma famille ? Je ne comprenais pas. Pourquoi avait-elle fait ça ? Ne ressentait-elle finalement rien à mon égard ? Elle ferme les yeux fortement et me tourne la tête. Je ne saurais dire qu'elle était véritablement sa place dans ce complot. Mais le spectacle qui s'offre à moi m'est insoutenable. Aucun son ne sort de ma bouche. Je suis pétrifié par la peur. Qui sont-ils réellement ? Que me veulent-ils ? Que nous veulent-ils ?

Sa mère, d'un coup ferme, tire les rideaux, et je sursaute. Les rayons de la lune traverse ma peau. Je sais que je n'ai plus rien à perdre. Je me laisse faire. Je n'ai pas le choix. Et puis ainsi, j'aurais plus de force, plus de folie, plus de courage pour affronter ce qui m'attend. La seule chose que je vais regretter, c'est Keira. Ne me regarde pas. Je t'en prie, ne me regarde pas... Ô Keira, puisses-tu me pardonner...

Je sens mes poils blonds qui s'allongent, qui poussent, me faisant une grosse fourrure d'or. Mon visage s'allonge, me créant un museau, un odorat plus affiné, un ouïe plus tendue. Je m'assoie pour être plus à l'aise dans ma transformation. Des coussinets et des griffes se forment. Je sens mes os bouger. Ce n'est pas une sensation agréable, loin de là, mais on apprend à s'y habituer. Voilà, je suis un loup garou. Rien de telle à celui dans Harry Potter, moche et qui ressemble à rien. Non, je suis un vrai loup. Proportionné à ma taille humaine, je suis donc un peu plus grand que les autres loups. On m'a dit que j'étais comme le loup garou dans Twilight. Mais je n'ai jamais vérifié. Je suis juste un loup blond, avec des yeux marrons.

Envahi par cet émotion de voir mon papa à moitié mort, traîné par le père de Keira, je pousse un hurlement triste mais doux, comme la neige glacée qui se dépose sur l'herbe en plein hiver. J'entends au loin un autre hurlement. Il est tremblotant, faible, à peine assez fort pour que je l'entende. C'est ma mère. Elle n'est pas très bien elle non plus. Il faut que je la retrouve.

"Tu vois Keira, c'est comme ça que l'on si prend, commença sa mère. Il faut les amadouer. Et puis les tuer un par un. Ce ne sont que des bêtes ! Regarde le !"

Ne regarde pas Keira, je t'en supplie, ne te tourne pas vers moi... Je la sens qui tremble à côté de moi, comme une petite feuille. Je m'éloigne un peu d'elle. Je ne veux pas l'effrayer. Je descends du lit, prudemment, sans quitter les parents du regard, je m'approche vers le corps de mon père sous sa forme humaine. Le père de Keira s'écarte et me laisse l'approcher. Je le renifle, je frotte mon museau contre lui, je le lèche. Mon coeur ne tient plus. Je t'en prie, papa, ne me laisse pas...

"Vas-y, je t'autorise à lui faire tes adieux, il est déjà mort, me dit son père. C'était assez beau à voir. Il s'est sacrifié pour ta mère, mais elle ne va pas survivre avec une balle dans les pattes. Elle devra attendre toute la nuit avant de pouvoir être hospitalisée, sous sa forme humaine. Mais tiendra-t-elle ?"

Je commence à grogner. Je montre mes crocs férocement. Le douleur, la violence, la colère s'empare de moi, telle un feu ardent et incontrôlable. Je ne pense même plus à Keira. Je ne pense même plus à m'enfuir. Je veux juste déferler ma peine. Je grogne tellement fort que l'on entend plus que moi.

"Tu dois te demander pourquoi on fait ça. Eh bien c'est notre métier de tuer les loups garou. Nous sommes des tueurs de loups garous. Comme mes grands parents l'étaient, ainsi que mes parents, puis que Keira deviendra." continue son père.

Je n'ose même pas tourner le regarde vers elle. Je n'arrive même pas à contrôler mes grognements rauques. Mais dans quelle histoire me suis-je embarqué ? Papa, pardonne moi. Maman, j'aurais du t'écouter. Ne pas m'y rendre, ne pas vous trahir, ne pas tout gâcher, ne pas être aveuglé pas l'amour, ne pas ignorer la force de la lune, ne pas la sous estimer. Où es-tu à présent ? J'espère que tu as trouvé la meute... Prenez soin de maman... Partez loin...

Je pousse un hurlement, dans l'espoir que la meute m'entendent, et comprenne mon désespoir, comprenne qu'il n'était pas nécessaire de se battre, comprenne qu'il fallait qu'ils me laissent à mon sort, pour conserver toutes nos générations suivantes, comprenne qu'il fallait que nous survivions. Puis, avant même que les réponses me parviennent, je saute sur la jambe du père. Le goût de son sang infecte entre dans ma mâchoire, mais je continue à mordre, je sens presque son os du tibias sous mes crocs acérés. Il se débat, essaie de m'envoyer valser, me griffe, me donne des poings, me cogne contre le mur, mais je résiste, je grogne, je ne faiblirai pas. Il attrape la lampe sur le chevet et la cogne sur ma tête. La mère s'approche pour lui donner ce qui a ôté la vie à mon père. Un révolver. Je lâche enfin le père. Je sais que je vais mourir. Mais je n'ai pas peur. Du moins j'essaie de ne pas avoir peur. Je m'allonge le long du corps de mon père en le reniflant, enfouissant mon museau dans sa chemise bien repassé par maman, et puis je lève le regard vers Keira, qui tourne toujours la tête de côté. Pardonne moi Keira.

La balle touche ma côte. Pourtant, je sais que c'est le coeur que son père a voulu viser. Ma vue se brouille. J'aperçois à peine l'image de Keira qui pousse le révolver de son père dans un cri. Ca doit être pour ça que je ne suis pas mort du premier coup, touché en plein milieu du coeur, comme mon père. Au moins j'espère qu'il n'a pas trop souffert. Je ressens une douleur intense. Je n'arrive pas bien à respirer, je suffoque, j'essaie d'avaler le plus d'air que je peux. Je la vois qui s'approche de moi. Je ne distingue pas son expression, mais les animaux ont ce don de percevoir les sentiments des autres êtres. Elle est inquiète, affolée, effrayée. Je le ressens. Elle ne sait pas quoi faire. Elle caresse doucement mon pelage. J'entends faiblement sa voix qui me parle doucement, mais sa voix si mielleuse est devenue si tremblante... Je sens des larmes couler sur ma fourrure. Elle a la tête enfouie en moi. Je trouve la force de lever la tête et je lui lèche la joue. Elle se tourne vers moi, le regard émerveillé, mais en même temps tellement triste ! Je ne comprends pas ce qu'elle me dit. Je n'entends plus. Je ne vois plus. Je suis en train de reprendre ma forme humaine. J'essaie d'aspirer toute l'air que je peux, je crois que c'est mon dernière souffle. Je sens que mon coeur me lâche, que mon âme essaie de sortir de cette prison qu'est mon corps. Mais je veux vivre. Je veux vivre, laissez-moi vivre. Juste pour voir une dernière fois son sourire.



© Codage par Louve Ailée

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